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Mischa EBNER
Dans la nuit du 1er
août 2002, à Berne, en l’espace d’une heure, deux jeunes femmes ont été
poignardées. La première victime, une étudiante de 23 ans, survit,
grièvement blessée. La deuxième, une bachelière de 20 ans, succombe à la
suite à ses blessures.
Mischa Ebner,
l’assassin, était Suisse. Il exerçait une profession bourgeoise, avait
une petite amie et un succès remarqué dans la discipline sportive
traditionnelle du Waffenlauf, la course d’armes. Personne dans son
entourage n’aurait soupçonné que derrière ce jeune homme sympathique et
ouvert se cachait un assassin. Il commet ces deux meurtres pendant ses
vacances. Peu de temps après, il participe à deux meeting d’athlétisme.
Agé de 27 ans, Ebner passa aux aveux après son arrestation et avoua au
cours de l’enquête trente autres délits. Ebner s’est suicidé pendant son
incarcération provisoire.
Vincent Donzé
26/08/2002
Quatre jours seulement après avoir été poignardée à deux pas de chez
elle, le 31 juillet à Bümpliz, Sascha L., la première victime du «tueur
de minuit», a été transférée au Centre suisse des paraplégiques de
Nottwil (LU), chez le Dr Guido Zäch. C'est là que cette jeune et jolie
étudiante de 23 ans reprend des forces.
Après «quelques mois de thérapie intensive», elle en
ressortira sur ses deux pieds!Cette sinistre nuit où sa vie a basculé,
Sascha avait bien remarqué un cycliste au teint blafard, après être
sortie d'un bus. Prudente, elle avait même changé de trottoir en
rentrant sous une forte pluie. Mais, jusqu'au moment où elle a été
agressée par cet homme portant une veste rose et violette, l'étudiante
ne s'imaginait pas à un tel déchaînement de violence.
Dans un témoignage au SonntagsBlick, elle affirme: «J'ai
clairement vu son visage. Il n'a pas dit un mot, mais seulement frappé.»
«Le portrait-robot lui a fait peur!»
Son père souligne
en une phrase le traumatisme de sa fille et l'efficacité policière: «Lorsqu'elle
a vu le portrait-robot réalisé sur la base de son témoignage, le dessin
lui a fait peur!»
L'arrestation du cuisinier de 27 ans a soulagé cette
passionnée de ballet, qui a eu plus de chance que Natalia Slupski, morte
à 20 ans sous les coups de couteau du tueur, deux heures plus tard à
Niederwangen.
A Bümpliz, les cris de Sascha ont alerté le voisinage
et un vétérinaire lui a prodigué les premiers soins sur les marches
menant à sa porte. Elle a reçu pas moins de sept coups de couteau dans
le dos!Touchée aux poumons et à la moelle épinière, à la hauteur de la
cinquième vertèbre, Sascha ne parvient pas à mouvoir complètement ses
jambes, ses bras et ses mains. «Au début, un oedème l'empêchait de
bouger. Mais elle progresse chaque jour et elle s'en sortira sans
séquelles», soutient le père, qui a loué un studio à Nottwil avec son
ex-femme.
Le directeur de la clinique, Guido Zäch, constate que
sa patiente se porte bien physiquement et psychiquement: «Sa confiance
rayonne.»
«La haine...»
Sascha
entend reprendre ses études universitaires en histoire et en français. «Je
suis entre de bonnes mains», a-t-elle fait savoir. «La guérison de
Sascha est le point le plus important, avec notre intimité familiale.
Nous sommes épuisés après avoir craint pour la vie de notre fille.
C'était un stress incroyable», témoigne son père.
Ce dernier ne tarit pas d'éloges pour la psychologie
des policiers, qui sont devenus des amis: «Ils ont même effectué une
collecte pour offrir un bouquet à Sascha.»
Sascha ne
connaissait ni Natalia Slupski ni Mischa Ebner. Son sentiment envers son
bourreau? «Ce que je ressens envers lui s'exprime mal avec des mots. Ce
sont des sentiments horribles: de la haine... Je ne trouve pas d'autres
mots.» Mais l'étudiante de 23 ans se veut résolument optimiste et
cultive au fond de son coeur le sentiment d'avoir reçu une seconde vie.
Un contact a été établi avec la mère de Natalia Slupski: «Sascha pense à
elle et nous tous également», conclut le père.
Lettre
de Mischa Ebner: «Je ne comprends pas mon geste»
Emprisonné depuis mardi soir, Mischa Ebner a écrit une lettre à sa mère
adoptive. Principal aveu: «Je ne comprends pas moi-même mon geste.» Ce
triathlonien s'avoue désespéré et les autorités le protègent contre un
éventuel suicide.
Le cuisiner de 27 ans, qui se réfugie derrière ses «problèmes
avec les femmes», avait évoqué un accès de fièvre psychique dès la
première audition.
Olivier Cochet, porte-parole de la
police bernoise, confirme que l'enquête sur les agressions de
Niederwangen et de Bümpliz a été élargie aux agressions similaires
survenues hors du canton de Berne. La police examine par exemple si
Mischa Ebner est le joggeur qui a agressé une femme de 23 ans, à
Schinznach Bad (AG). C'est dans cette commune que réside sa petite amie.
La police argovienne confirme avoir mis ce dossier à
disposition. Retiré à sa famille totalement décousue et conflictuelle
par les autorités de tutelle de Gossau (SG), Mischa a été adopté à l'âge
de 4 ans, avec son frère de 6 ans. Ce garçon ne marchait pas encore
correctement et savait à peine parler. «Les deux garçons n'avaient
jamais vu de neige», a rapporté sa mère adoptive au SonntagsBlick. Ils
ont subi de «grands dégâts» durant leurs premières années de vie, et
cette terrible enfance a laissé des séquelles psychiques et
émotionnelles.
Le «tueur de minuit» passe aux yeux de
sa mère adoptive pour un être très sensible et profondément atteint par
le suicide de son grand frère, qui s'est pendu dans sa chambre il y a
quatre ans: «C'est ce décès qui l'a fait complètement perdre pied.» Mais
son mal-être ne semblait pas perceptible: «Il avait toujours l'air
content, dans son travail également. Je pensais qu'il avait sa vie en
main», rapporte sa mère adoptive.
«Ma fille dansera de
nouveau»
Sascha est une véritable passionnée de ballet,
qu'elle pratiquait avec assiduité. Avant de se lancer dans des études
universitaires d'histoire et de français, elle a sérieusement étudié la
danse à Berne et à Rotterdam.«Depuis l'âge de 5 ans, ma fille danse
presque tous les jours», a confié sa maman. Après le gymnase, elle s'est
presque entièrement vouée au ballet, envisageant même une carrière
professionnelle. Sa formation suisse a duré un an, avant son inscription
dans une école hollandaise. Sur son lit du centre pour paraplégiques de
Nottwil, Sascha a un voeu secret, un rêve: pouvoir danser de nouveau.